We’ve updated our Terms of Use to reflect our new entity name and address. You can review the changes here.
We’ve updated our Terms of Use. You can review the changes here.

Ville Totale

by Ellinoa

/
  • Streaming + Download

    Includes unlimited streaming via the free Bandcamp app, plus high-quality download in MP3, FLAC and more.
    Purchasable with gift card

      €7 EUR  or more

     

  • Compact Disc (CD) + Digital Album

    Threefold digisleeve with a 20 pages booklet, graphics by Rodion Shaldo and Ronan Berlese, artwork by Marc Ribes

    Includes unlimited streaming of Ville Totale via the free Bandcamp app, plus high-quality download in MP3, FLAC and more.
    ships out within 2 days

      €15 EUR or more 

     

1.
Ville Totale 07:10
Elle ne dit même plus son nom la ville totale Fourmillante exubérante multicéphale Elle remplit tout l’horizon la ville totale Heureux le nouvel empire du vertical Enfer planétaire de la ville totale Tyrannie territoriale Elle a compris vos désirs la ville totale Elle s’empare de vos plaisirs la ville totale Elle dévore, digère, recrache et ré-avale Bienvenue dans l’ingestion stade terminal Froideur immorale de la ville totale Solitude ultrasociale Des confins du monde, du berceau à la tombe Des tours et des toîts, des artères et des voies Sans cesse changeantes et pourtant immuables Bienvenue dans la ville totale Cité décimée, cité phagocytée Insidieusement, remplit tous les instants Remplit tous les espaces passés ou présents Bienvenue dans la ville totale
2.
Des milliers d’années à ancrer la ville dans ce sol appauvri, à éliminer le vert et la terre pour partout y étaler les bleus et les gris de l’acier et du verre... bientôt la ville fut totale. Si quelques temps encore on vit fleurir les couleurs des robes éclatantes, des chapeaux saugrenus, bientôt, l’humanité aussi perdit de sa lumière, dans ses structures de pierre et de métal qui montaient de plus en plus haut, chassant le ciel et les oiseaux. On y était comme dans une boîte, à l’étroit mais illuminés, séparés du ciel par un film plastifié, on ne sentait rien dans l’air conditionné. Désert pour les sens, sans issue pour la pensée. Derrière des écrans, des êtres sociaux sans société, des assemblées d’individus isolés, des parlements d’humains modélisés. Du moindre atome aux galaxies de savoir, tout avait été contrôlé, mis sous cloche, éviscéré. Virtuels débats, ébats virtualisés, qui ne laissaient à cette humanité qu’un espace urbain fourmillant mais inerte, conditionné.
3.
4.
On a perdu la mémoire du monde Murés dans cette ville inféconde Perdu l’épaisseur du temps Seules désormais comptent les secondes D’un omni-présent Où sont les richesses des mythes d’antan Enfouis sous le culte du maintenant On a perdu la mémoire du monde Sous les pavés plus de catacombes Quand l’histoire s’est arrêtée Que ses traces ont disparu dans l’ombre Qui s’est révolté ? Chacun dans son coin de solitude Déguise en triomphe sa servitude On a perdu la mémoire du monde Juchés sur les ruines nos coeurs qui grondent Dissous nos imaginaires Dans la surveillance qui surplombe Chaque coin de terre Comment vaincre la tyrannie de l’instant L’immédiateté de nos écrans Sans souvenir, sans retenir Comment inventer l’avenir ? Sans sédiment ni sentiment Suffit-il de rester vivant ? Chacun pour soi, pas vraiment là, Courir après le temps qu’on n’a pas
5.
Lianes 06:01
De bas en haut un vert luxuriant lézarde les tours Surgies d’un autre temps les lianes suggèrent de verticaux détours La végétation bourgeonne, ruisselle, jaillit jusqu’aux cimes Saisiras-tu ces mains tendues pour t’extraire de l’abîme ?
6.
Les murs se sont lézardés, les hauteurs écroulées, le sol ouvert. La vie s’est remise à creuser, à grouiller, à grignoter dans le béton inerte. De bas en haut une végétation luxuriante monte et cascade et enveloppe les résidus du monde. De haut en bas, les lianes descendent, affranchies de la gravité. Les angles rationnels et géométriques laissent place aux fécondes et tortueuses rondeurs de la végétation : bourgeons, feuilles, ramures, pousses, fleurs, tiges, spores, graines, boutons, pollen, pistils, sépales. La vie rejaillit. L’eau ruisselle sur les branches, les épaules coulent, les regards flottent, les pieds pataugent, les consciences se réveillent. Du fond de l’abîme, l’Homme sonde. Les lianes sont autant de mains tendues pour s’élever. Mais alors... j’y vais ? J’ose ? Je casse les codes ? Je fais le mur ? Je grimpe ? Je grimpe ? Je grimpe ?
7.
Parkour 07:50
Passe, saute, cours, évite, longe, bondis, hop !, trotte, déboule Casse, laisse, grimpe, déguerpis, attrape, vite, lance, défoule. Chasse, chope, bouge, faufile, plonge, franchis, stop !, bloque, déroule, Trace, baisse, blinde, file, gicle et prends tes clics, fonce, écroule. Allez file enfant docile, redessine ta ville, Cours le long des dalles, à la verticale, vital ! N’aies pas peur de la hauteur, Prends ton élan et saute de voie en toit, moi j’ai foi en toi Bouge ton corps de pantin mort, mets les voiles dehors, T’es seul maître à bord, et ça vaut de l’or, explore ! Prends la poudre d’escampette, Souviens toi qui sème le vent récolte la tempête... répète ? Libérée par un bond J’suis entrée en révolution Allez file enfant fragile, redécore ta ville, Tire des diagonales de pont en canal, vandale ! N’aies pas peur de tes ardeurs, prends ton élan et saute de voie en toit moi j’y crois... Passe, saute, cours, évite, longe, bondis, hop !, trotte, déboule Casse, laisse, grimpe, déguerpis, attrape, vite, lance, défoule. Chasse, chope, bouge, faufile, plonge, franchis, stop !, bloque, déroule, Trace, baisse, blinde, file, gicle et prends tes clics, fonce, écroule. Barre, droppe, bourre, parcours, tombe, trace ta route, top !, talonne, Traverse, vole, t’arrêtes pas quand tu flippes, freine, cartonne. Scrute, monte, traque, débourre, efface tes doutes, mute, esquive, Par-là, sors, nique ta zone de confort, serre, dérive. Chute, fonce, craque, accours, la vie est courte, lutte, poursuis, Dompte ton corps, reconquiers ton dehors, sors, t’es libre ! Sur les toits se fissurent Mes exploits, retour au pied du, au pied du mur Mon corps s’affaisse Je sens partir mes forces Quelques heures ont suffi Pour que l’élan s’amorce Résister encore Ultime effort...
8.
La chute...la chute avait duré un fragment d’instant, une éternité. Un espace-temps élastique où comme suspendu le monde d’hier et celui d’aujourd’hui s’étaient entrecoupés. Il en restait dans l’esprit habité par l’échec une vision fugace, une lumière éblouissante, un possible incarné. Un autre modèle existait, une autre ville, une autre vie. Ce qu’il s’était passé au sommet des tours pouvait ressurgir, le mouvement enfanté n’était pas mort. Il coulait dans les veines de ce corps meurtri, de cette humanité robotisée par un quotidien numérique. Il coulait de ce ciel qu’on avait si longtemps oublié. Une pluie dense, régulière, dansante ramena les sens au présent. La pluie, on ne l’avait sentie depuis si longtemps. Sa musique, son odeur, son gout frais, sa fraicheur, sa couleur qui coulait sur les peaux, sur la ville, lavait la grisaille dans les cœurs qui de nouveau battaient vite. La peur, le pouvoir et la force avait eu raison de l’élan et du jeu. Mais pour combien de temps ? Des torrents courraient dans nos veines, habitées d’une énergie neuves et d’une chaleur retrouvées. Bientôt ils rejoindraient les torrents d’eaux qui déjà de la ville rendaient l’austérité plus liquide, ébranlable. Mais, et c’était une évidence, ce réveil individuel ne suffirait pas. Il fallait recoudre ce collectif depuis si longtemps délité, ressouder cette humanité depuis si longtemps dissoute.
9.
10.
11.
La Canopée 06:41
Je te regarde. Depuis la canopée. Si puissante et si fragile, à l’orée de ta nouvelle vie. Je te regarde. Elle ne dira plus son nom, la ville totale. Elle a fait sa transition, la ville totale. Elle est née d’une émotion, la ville totale. Elle a fait sa mutation, la ville totale. Elle s’enfuit dans l’horizon, la ville totale. Elle découvre son frisson, la ville totale. Elle a de nouveaux poumons, la ville totale. Elle a l’âge de la raison, la ville totale. La ville totale. La ville totale. La ville totale...

credits

released October 21, 2022

license

all rights reserved

tags

about

Ellinoa Paris, France

shows

contact / help

Contact Ellinoa

Streaming and
Download help

Redeem code

Report this album or account

If you like Ellinoa, you may also like: